A la suite d'un contrat trГЁs avantageux, Le richissime homme d'affaires Philip Emmenthal hГ©rite de plusieurs salles de jeux installГ©es au Japon. Son fils, Storey, que fascinent la civilisation nipponne et les tremblements de terre, accepte avec joie d'en prendre la tГЄte. Mais le dГ©cГЁs brutal de sa mГЁre le rappelle bientГґt prГЁs de son pГЁre, Г GenГЁve. Storey dГ©cide alors qu'il est grand temps de parfaire l'Г©ducation sexuelle de son pГЁre et de le dГ©tourner de son profond chagrin. Il convie donc une escouade de superbes jeunes femmes Г s'installer dans le manoir familial, dont quelques-unes de ses plus fraГ®ches connaissances japonaises.
Critique lors de la sortie en salle le 25/08/1999
Par Pierre Murat
C'est évidemment d'une prétention insensée, et dangereuse, que d'appeler un film 8 Femmes 1/2, en revendiquant donc le célèbre film de Federico Fellini, dont on voit d'ailleurs un extrait, au cas où quelques distraits n'auraient pas fait le rapprochement. Rapprochement contre nature, au demeurant, car il n'y a pas deux cinéastes plus opposés que Fellini et Greenaway. L'un, menteur, hâbleur, extraverti, baroque, étincelant. L'autre aiguisé, introverti, d'une intelligence souveraine et presque glaçante. La première demi-heure de 8 Femmes 1/2 est réussie. L'initiation sexuelle d'un père, veuf et désolé, par son fils, vif et inventif. Théorie et exercices pratiques. le fils, Storey, se glisse dans le lit de son père, Philip, et lui offre le plaisir qu'il n'a jamais reçu. Plaisir qu'ils vont ensuite pouvoir donner à ces êtres bizarres que sont les femmes, qu'ils désirent sans les aimer vraiment, dont ils seront et les bourreaux et les victimes. L'inceste père-fils consommé, le film s'embourbe, durant près d'une heure et demie, dans une série de références que les fans du cinéaste connaissent bien. le Japon, les salles de jeu, les chiffres, une propriété à la Marienbad, une nonne soumise, l'opéra, une prostituée au coeur d'or. Ces fantasmes, Greenaway les filme avec son habituelle habileté technique, mais cette fois, on dirait que le coeur n'y est pas. Et même le corps renâcle. Pierre Murat